Bulletin International / N°195 / Février 2019 Depuis 2017, avec l'initiative d'une grève des femmes en Argentine et en Pologne, l'appel à une grève internationale des femmes le 8 mars s'est étendu de plus en plus dans de nombreux pays. Avec la grève des femmes, un ancien moyen de la classe ouvrière, est utilisé et appliqué par les femmes. S'appuyant sur les expériences de grèves historiques des femmes, la grève des femmes est l'un des symboles de la montée d'un nouveau mouvement international de femmes.
Les masses de travailleuses utilisent le moyen de la grève pour faire respecter leurs droits les plus élémentaires dans la rue: le droit à l'avortement et à toute décision concernant son propre corps, l'égalité salariale, le droit à l'intégrité physique, qu'il soit mis un terme à la violence et aux féminicides communes, ainsi que de nombreuses demandes concrètes. Ces revendications, ainsi que les résistances des femmes contre les représentants fascistes sexistes d'État élus, tels que Trump et Bolsonaro, ont acquis un pouvoir mobilisateur incomparable. Au XXIe siècle, les réalisations de toutes les luttes qui se sont organisées pour la libération des femmes ont permis de sensibiliser davantage les femmes aux questions de genre. Les mouvements de femmes deviennent de plus en plus le moteur des luttes sociales et prennent de plus en plus la tête. Le genre des femmes est en train de se reformer en tant que force sociale et historique. Nous pouvons comparer cette phase à l'époque de la Première Internationale, dans laquelle la classe ouvrière s'est formée en tant que force historique. Une signification similaire est donnée à la phase actuelle du rôle du genre féminin dans la révolution sociale. En même temps que la révolution des femmes de Rojava, l'expérience concrète et guide de la lutte de libération des femmes, les mouvements de masse d'aujourd'hui réaffirment que ce siècle ouvrira la voie à la liberté des femmes en tant que condition préalable au communisme. La grève des femmes en Turquie De plus en plus de pays forment des assemblées de femmes à l'échelle nationale au sein de nouveaux mouvements aux orientations idéologiques différentes qui forment des unités de lutte fondées sur des revendications et des slogans communs. En Turquie, le mouvement des femmes s'est développé pour devenir un front des femmes renforcé par le biais d'une réunion nationale. Cela est d'autant plus important que les femmes constituent l'une des dynamiques les plus importantes dans la lutte contre le fascisme politico-islamiste et ses attaques contre la vie et les libertés politiques du peuple. Sous le slogan "Les femmes sont fortes ensemble", plus de 1 000 femmes se sont réunies du 5 au 6 janvier à Istanbul, à la suite de l'appel de 165 organisations féminines et lgbti +. Lors des ateliers, elles ont discuté des moyens de renforcer la coopération et elles ont proposer des actions futures. La volonté et la nécessité de luttes communes y ont été soulignées, car les attaques de la dictature fasciste politico-islamiste exigent une résistance déterminée. Encore une fois, les attaques de l'État pour la légitimité et la promotion de la maltraitance et du mariage des enfants sont à l'ordre du jour. Après que la résistance des femmes ait empêché une loi sur l'impunité pour les hommes épousant un enfant abusé, cette loi est à nouveau à l'ordre du jour. Contre cette loi, il y aura très certainement une grande résistance des femmes. La grève des femmes a également été bien accueillie lors de cette réunion. Les possibilités d'une première grève des femmes le 8 mars ont été discutées et il a été constaté que les femmes socialistes sont le moteur de la grève des femmes et la mobilisastion dans les rues avec des symboles communs, tels que des arcs colorés a éte discutée. La grève des femmes deviendra un instrument à long terme dans la lutte de libération des femmes, et les préparatifs de la grève des femmes en Turquie sont également considérées comme une tâche à long terme. La grève des femmes exprime la colère croissante et la révolte des femmes contre le système patriarcal sous diverses formes. Le caractère international de la grève renforce la révolution des femmes dans son attaque contre le patriarcat. Les communistes ont la responsabilité de prendre leur place à l'avant-plan de cette action internationaliste et de donner à ce mouvement une perspective révolutionnaire, car la grève des femmes et les mouvements de femmes émergents doivent être compris comme une source de force et d'inspiration pour la révolution des femmes comme une part de la révolution sociale.
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