55 ouvriers de l'entreprise Montesar, liée au chantier naval de Desan, dans la commune de Tuzla à Istanbul (Montesar est une entreprise de sous-traitance liée au chantier naval de Desan) ont initié le 24 mai 2006, une résistance sous la revendication de paiement de leur salaires, sous la direction du syndicat Limter-Is qui est organisé dans le secteur des chantiers maritimes.
Se concentrant devant le chantier, les ouvriers ont commencé la résistance en ouvrant une pancarte avec la consigne « Les ouvriers résistants des chantiers maritimes triompheront ! Limter-Is !», Cem Dinc, le président général de Limter-Is a dit le suivant dans sa déclaration de presse, avant la résistance :»Nous avons réalisé beaucoup de résistances dans divers chantiers maritimes jusqu'à présent pour le non paiement des salaires et des assurances, de nos amis ouvriers. Chaque mois un ami a été victime des crimes du travail (il veut dire des accidents du travail). Pourquoi ? Ils nous condamnent à l'esclavage à cause de l'avidité des gains des patrons des chantiers maritimes».
Le motif de la résistance est parce que les salaires n'ont pas été payés depuis deux mois et demi. Mais les événements ont montré que le problème n'est pas seulement le paiement des salaires. La détermination et l'attitude militante de la résistance ont montré depuis le début que cette résistance peut être une étincelle dans la lutte revendicative et pour refouler l'offensive néolibérale.
Pour cette raison, l'Etat et le patron ont compris très tôt l'importance de la résistance qui a commencée dans une petite entreprise. Pour ceci, les ouvriers résistants se sont affrontés à une répression à plusieurs facettes, à des détentions et à la force policière. Voulaient faire aire les ouvriers résistants et affaiblir l'influence du syndicat Limter Is, qui conduit la résistance. Mais, au contraire. le processus s'est développé. Les ouvriers résistants ont continué leur lutte en gagnant un soutient croissant. Surgi la consigne « Les ouvriers de Desan résistent pour nous tous !»La résistance de Desan s'est étendue à d'autres entreprises de sous-traitance dans la région. Dans les entreprises Yakamoz et la Maritime de Firat, liées à Desan, ont été réalisés les actons d'arrêt de travail. 500 ouvriers des chantiers maritimes de Tuzla, ont soutenu la résistance en arrêtant la production et en coupant les routes. Différents syndicats, organisations des masses et partis, ont donné force à la résistance avec leurs déclarations et actions.
Le 6 juin, les ouvriers ont occupé leur lieu de travail. La police, qu'attendait devant le chantier naval pendant l'occupation, a arrêté 7 personnes, en incluant Cem Dinc, le président général du syndicat Limter-Is le 7 juin. Cem Dinc, le président général, et Kamber Saygili, le chargé de l'éducation du syndicat Limter-Is que dirigeait la résistance de Desan, ont été emprisonnés le 11 juin, accusés de « résister à la police». La lutte pour la libération des prisonniers est devenue une partie de la résistance Musa Can, le secrétariat général de la DISK (Confédération des Syndicats Ouvriers Révolutionnaires), le centre général de Tekstil-Sen (syndicat du textile), la junte directive de DevSaglik-Is (syndicat de la santé), la junte directive du Petrol-Is (syndicat de la pétrochimie), Ali Riza Kücükosmanoglu, le président général du Nakliyat-Is (syndicat des transports), Veysel Demir, représentant du bras de la commune Tuzla de Deri-Is (syndicat du cuir), et les représentants de l'Association des Femmes Travailleuses (EKD), de la Plateforme Socialiste des Opprimés (ESP) et des Maisons Populaires (Halkevler), ont condamné l'emprisonnement des syndicalistes avec leurs déclarations et manifestations le 12 juin.
Les organisations démocratiques des masses, les partis politiques et les plateformes, telles que la ESP(Plateforme Socialiste des Opprimés), la DHP (Plateforme des Droits Démocratiques) et la TOP (Plateforme de Liberté Sociale) ont protesté contre l'emprisonnement des syndicalistes avec une manifestation devant l'Ecole Galatasaray le 13 juin. Les ouvriers des chantiers maritimes lesquels sont membres du syndicat Limter-Is, ont initié une grève de la faim rotative indéfinie dans le centre général du syndicat pour la libération des syndicalistes détenus le 21 juin. Tekstil-Sen et les employés travailleurs liés à la ESP, ont aussi soutenu la résistance en participant à la grève de la faim.
Les leçons de la résistance de Desan
-Comme les actions l'ont déjà démontré, la résistance de Desan a été un exemple d'espoir de la solidarité de classes et a contribué au développement de la conscience de la classe ouvrière.
-A travers de cette résistance, les ouvriers ont vu encore une fois qui est la force fondamentale qui tourne le dos aux patrons : l'Etat contre les ouvriers avec leurs forces de sécurité et avec leurs lois. Les ouvriers résistants, les ouvriers qui soutiennent cette résistance et l'opinion publique observant la résistance, ont vu que l'offensive contre la résistance, la lute revendicative qui a éclaté à la suite d'un problème salarial, est en réalité une offensive pour les faire taire et les rendre esclaves. Les ouvriers ont vu encore une fois que les revendications dans le domaine économique et le fait de garantir les droits obtenus sont liés à la lutte dans le domaine politique des classes et aux droits obtenus dans ce même domaine.
-Les patrons et l'Etat ont eu peur de que la résistance de Desan puisse être une étincelle et s'étendre à d'autres régions se constituant en exemple. Ceci est la cause de l'offensive contre la résistance de 55 ouvriers, avec l'excuse des salaires non payés, le fait que la terreur policière, pour frustrer la
Résistance, a été dirigée par le chef de la police d cette commune personnellement, que l'ordre d'emprisonnement des syndicalistes a été donnée par le Préfet de la commune de Tuzla personnellement , et que les patrons des chantiers maritimes ont agi ensemble pour frustrer la résistance. Tout ceci pour empêcher que la résistance soit une étincelle.
-La résistance de Desan a montré encore une fois que la lutte pour les droits économiques ne peut être menée séparément de la lutte politique, que la lute pour les droits économiques doit être unie avec la lutte contre le système. Dans ce sens la résistance des ouvriers de Desan indique le chemin.
Les patrons et l'Etat, avec leur police et leurs lois ont agi en collaboration complète pour frustrer la résistance. Les ouvriers résistants et les dirigeants du syndicat, ont reçu des agressions policières et ont été arrêtés plusieurs fois.
Mais malgré tout, n'ont pas donné un seul pas en arrière et ont continué la résistance, décidés. Ont arrêté la production, coupés les routes, occupé leur lieu de travail. Ont donné du souffle autant aux ouvriers dans la région comme à la classe ouvrière turque en général avec leurs actions et lui ont montré le chemin.
-La résistance de Desan a aussi montré comment doit être le syndicalisme révolutionnaire des classes. Comme la résistance à déjà montré, être un syndicaliste révolutionnaire signifie s'organiser en résistant, donnant la face à toutes les difficultés. Etre un syndicat révolutionnaire signifie considérer la légitimité, non pas dans les lois mais dans l'organisation de la classe ouvrière dans la lutte dans la pratique. La résistance de Desan a montré qu'il est impossible d'organiser les ouvriers en général, et les ouvriers sans sécurité légale en particulier -et ceci est très généralisé dans la région- en restant dans le cadre habituel, défini par les lois, lais il faut mener une lutte dans la pratique. La résistance de Desan a montré que Limter-Is est un syndicat de ce type.
-La proportion des ouvriers organisés en syndicats est très faible dans notre pays. (Seul 5% des ouvriers sont organisés dans des syndicats). La répression et les difficultés crées pour empêcher l'organisation syndicale et la méfiance vers les syndicats, causée par la propre pratique des ceux-ci, jouent un rôle dans la baisse du nombre des ouvriers organisés dans les syndicats. Limter-Is a contribué considérablement dans ce sens avec la résistance de Desan, a donné aux ouvriers la confiance dans leur propre force et la conscience de qu'il est seulement possible de s'organiser pour la lutte.
Limter-Is a été un exemple que montre comment détruire le mur de désorganisation, intimidation et soumission construits conjointement par les capitalistes et l'Etat dans le domaine de la lutte syndicale.
-Non seulement cette résistance, mais aussi la lutte de Limter-Is dans les chantiers maritimes de Tuzla en générale, a montré le fait que les patrons peuvent frustrer rapidement les efforts pour s'organiser dans les lieux de travail un à un et il faut agir avec une perspective d'organisation en incluant toute la région.
-La résistance dirigée par le syndicat Limter-Is est aussi une lutte contre l'offensive néolibérale, sous les conditions de la globalisation impérialiste, l'irrégularité, la liquidation des syndicats et le travail flexible. Dans ce sens, il est partie intégrante de la lutte internationale de la classe ouvrière. Pour cette raison est un devoir international des organisations de la classe ouvrière, révolutionnaires et communistes de se solidariser avec les syndicalistes révolutionnaires détenus.
Le PCML appelle les ouvriers et travailleurs, les partis et organisations révolutionnaires et communistes, et aux syndicats à se solidariser avec ses deux syndicalistes courageux, emprisonnés par l'Etat Turc.
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